Rock And Live

♬ Dave Evans : de AC/DC à Nitzinguer

             Remontons dans le temps… L’été
dernier avec Yvan, nous avons fait le tour du Royaume-Unis, ponctuant notre
voyage avec deux concerts de Dave Evans qui était accompagné d’Absolva. C’est
ainsi, bien installés dans les canapés de la loge du Sticky Mike’s Frog Bar à
Brighton, que nous avons pu poser quelques questions au premier chanteur d’AC/DC (de 1973 à 1974)
le 10 Juillet 2013. Je ne vous cache pas, que si l’interview a mit autant de
temps à être publié, c’est parce qu’il a été assez difficile à réaliser et à
traduire. Mieux vaut tard que jamais !

 »
Comment as-tu vécu la séparation avec AC/DC ? Qu’avez-vous ressentit
quand Bon Scott est arrivé dans le groupe alors qu’il n’était que
chauffeur ?
Dave Evans : Il n’était pas chauffeur, c’était seulement un ami. Ce qui est écrit sur
Internet n’est pas vrai, il a jamais été chauffeur, il sortait seulement avec
nous comme un ami du groupe, c’est tout ! 
 »
Et à propos de l’histoire comme quoi tu ne pouvais plus chanter et qu’il
t’a remplacé ?
Dave Evans :
Il ne m’a pas remplacé. Ce qui est réellement arrivé, c’est que durant une
période, nous faisions trois concerts dans la journée : à midi, en début
de soirée et en fin de soirée. Mais un jour, je n’avais plus de voix et je ne
pouvais plus parler et donc plus chanter. Je n’ai donc pas pu assurer deux
concerts mais j’aime la scène !
 »
Comment se passait la vie du groupe à ton époque ?
Dave Evans :
Angus Young (guitare) voulait tenir le devant de la scène. Le principal problème était que
Malcom Young (guitare) était jaloux et voulais lui aussi rencontrer des filles car il
n’avait pas de petite amie.  Il voulait
mettre l’uniforme Anglais comme son frère. Il a essayé d’être mignon mais ça
n’a pas marché, alors seulement Angus a gardé son uniforme. Malcom était
méchant tout le temps. Le troisième bassiste et le troisième batteur ne
m’aimaient pas vraiment. Nous faisions des concerts en headline et nous n’étions pas payés. Les
deux frères vivaient encore chez leurs parents alors que moi je devais m’assumer.
Je vivais à Sydney et je n’avais pas d’argent après tout ces concerts. Comme
ils vivaient chez leurs parents, l’argent n’était pas un problème pour eux. Tous le monde est partit car c’était le groupe à Angus et Malcom.
 » Regret tu ton départ, la décision que tu as prise et ce qui c’est
passé ?
Dave Evans :
Je ne peux pas regretter ça. Je suis parti à l’âge de 16 ans de chez moi
car j’avais les cheveux longs et que mon père n’aimait pas ça. En Australie, le
paradis c’est Sydney donc quand tu pars de chez toi tu vas à Sydney. Je vivais sans
argent, mais je vivais libre. Dans le groupe, nous n’étions pas libres et je
devenais fou. Bon Scott (deuxième chanteur d’AC/DC de 1974 à 1980) l’a bien fait mais il en est mort. 
 »
Pourquoi aujourd’hui tu fais des tournées en hommage à AC/DC malgré tes
albums solos qui sont très bons ?
Dave Evans :
C’est les 40 ans, mais pas les 40 d’AC/DC, ce sont mes 40 ans, à moi. Il y
a 40 ans, ce n’était pas Bon Scott qui était le chanteur mais moi Dave Evans.
Je le fais parce que c’est un hommage à moi-même et parce que le public aime
ça. En ce qui concerne mes albums solos, je peux seulement jouer les chansons
de Judgement Day parce qu’il est sorti en Angleterre alors que mes autres albums, non. Quand je suis en
Australie ou dans le reste de l’Europe, je peux jouer tout mes albums parce
qu’ils sont sorti dans ces pays.
 »
Aujourd’hui, des jeunes qui ne t’ont pas connu avec AC/DC viennent te voir
car tu as fais partie du groupe. Quels effets cela te fais ?
Dave Evans :
Les jeunes aiment ma musique, c’est du classique rock ! Tu sais, tous
le monde aime cette musique parce que c’est juste du classique rock. 
 »
As-tu toujours quelques contacts avec les membres d’AC/DC ? Est tu
allés les voir lors de leur dernière tournée ?
Dave Evans :
Je ne les ai pas vus depuis un bail et je ne les ai pas vus sur la dernière
tournée.  Je n’ai pas eu de nouvelles
d’eux. Je veux vivre ma vie, prendre plaisir mais je ne veux pas leur courir
après. J’ai eu quelques contacts avec leur batteur Phil Rudd (batterie de 1975 à 1983 et de 1994 à aujourd’hui) et leur bassiste Marc
Evans (basse
de 1975 à 1978), il n’a jamais été dans le groupe avec moi mais je l’ai rencontré en Australie.
J’ai aussi vu, il y a quelques années : Neil Smith (basse en 1974) et Noel Tylor
(batteur en 1974)

 »
Au cours de ta carrière il y a plus de deux interruptions de plus de 10 ans
(1976/1986   1986/2001), qu’a tu fais pendant
ce temps là ?
Dave Evans :
Après les Rabbit, il y a eu Thunder Down Under, et après ça j’ai joué dans
trois films. J’ai pris plaisir à la faire, ce sont des films que j’ai tourné en
Australie. J’ai aussi fais quelques pubs. Le grunge est arrivé en 90, moi je n’aimais
pas ça donc je ne voyais pas l’intérêt de revenir.
 »
Est-ce que tu te posais la question, si tu pouvais revenir en temps que
chanteur ?
Dave Evans :
C’est toujours dans le sang. Je chantais depuis que j’étais un tout petit
garçon, quand mon père était sur scène, c’était un grand ténor. C’est un style
différent mais c’est de la musique. Je n’ai pas eu la télévision avant l’âge de
15 ans, alors j’écoutais la radio. J’aimais bien chanter les « western
balad ». J’ai commencé à aimer le rock and roll avec les Beatles mais mon
père n’appréciait pas du tout parce que mes cheveux poussaient. Je lui ai dis
d’aller se faire foutre et je suis partis à l’âge de 16 ans. 

 »
Pourquoi cette collaboration avec Johnny Nitzinger ?
Dave Evans :
Je vis au Texas depuis maintenant six ans où j’ai rencontré Johnny. J’ai
beaucoup de respect pour ce « texas blues rock legende ». Je le
respect énormément. J’ai vu Johnny faire des concerts mais maintenant il est
très malade, il a un cancer de la gorge. C’est un très grand performeur mais sa
voix est moins forte qu’auparavant, moins performante. Quand nous nous sommes
rencontrés, c’est Johnny qui a soumis l’idée de faire un album ensemble.
C’était un grand privilège pour moi. Quand le hard rock australien rencontre le
blues rock du Texas, ça fait un très bon mélange. Ca aurait pu être un flop
mais quand nous étions dans le studio, chaque fois que nous enregistrions une
nouvelle chanson tout le monde était « wow, wow, wow ».  Nous n’avons pas eu besoin de réfléchir, tous
les morceaux sont sortis comme ça. Quand Johnny sortait sa guitare, il ne
faisait pas de la merde. Johnny est un parolier et quand il commence à jouer,
il sait déjà ce qui se dégage de la chanson. C’est Johnny Nitzinger qui a
produit l’album et Bad Reputation le label de Perf en Australie c’est emparé
tout de suite de l’album. Nous avons des milliers de reviews et certaines ont
10 sur 10. Nous avons eu 4,5 / 5 dans les journaux d’heavy metal alors qu’on
s’attendait à avoir 0/5 car ce n’est pas du tout un album d’heavy metal. J’aurais
bien aimé faire une tournée avec Johnny Nitzinger mais avec ce qu’engendre une
tournée : très peu dormis et aller de ville en ville… Ce n’est pas
possible pour Johnny contenu de sa maladie. 
 »
Comment c’est passé l’écriture et l’enregistrement de l’album ?
Dave Evans :
L’enregistrement à été très rapide, car Johnny est un très bon ami et un
professionnel comme moi. Nous l’avons fait en trois semaines.
 »
Pourquoi Revenge ?
Dave Evans :
C’est Johnny et moi qui avons décidé de l’appeler Revenge car
c’est le premier morceau de l’album. Et puis c’est un mot fort, qui attire
l’attention. C’est un bon nom pour un album et c’est une très belle chanson.
Nous avons fait un clip de « Revenge » où j’apparais avec un de mes propres
révolvers que j’ai au Texas.
 »
Certains morceaux de Revenge sonnent AC/DC, d’autres Alice
Cooper, était-il important pour vous deux de montrer si distinctement vos
influences ?
Dave Evans :
C’est complètement faux, Johnny Nitzinger n’est pas un fan d’AC/DC. Et si
vous pensez que ma musique est une copie des albums d’AC/DC, c’est faux !
Il s’agit juste d’hardrock australien. Peu m’importe ce que pensent les
critiques, tout ce qui m’intéresse c’est que l’album soit bien noté. 
 »
Penses-tu jouer des morceaux de Revenge sur une prochaine tournée ?
Dave Evans :
Oui c’est prévu mais c’est toujours un problème d’audience. Les gens qui
viennent me voir c’est pour AC/DC et pas pour le reste. Cela m’énerve un peu.
J’aimerais jouer tout mes morceaux sur scène.
 »
Mot de la fin ?
Dave Evans :
Je suis content quand je vois partir les gens heureux et souriant. 

Un énorme merci à Yvan pour la traduction 🙂 !

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